Acquisition de la Can 2019 : comment Paul Biya a mené le jeu

25 septembre 2014

Acquisition de la Can 2019 : comment Paul Biya a mené le jeu

C’est assez surprenant, la façon avec laquelle l’acquisition par le Cameroun de l’organisation de la Can 2019, ne surprend personne (ou presque) au pays de Roger Milla. Avec un vote de 12 voix sur 14, c’est clair que c’était évident. Pas que Tombi A Roko, le secrétaire général de la Fécafoot a produit un meilleur exposé que ceux des porte-paroles des autres pays en lice. Ou que le dossier camerounais était parfait. Que non ! Certes le pays des Lions Indomptables a fait valoir de bons arguments auprès des membres du Comité exécutif de la Caf samedi, mais «c’est aussi et surtout grâce à la diplomatie camerounaise que la victoire a été possible», a murmuré une source bien informée.

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Les manœuvres d’Etoudi

Le dossier de candidature du Cameroun à l’organisation de cette CAN 2019 a été ficelé depuis le palais d’Etoudi. Et ce n’est pas Adoum Garoua qui va nier le rôle joué par Paul Biya, considéré comme principal instigateur de ce dossier. Conscient que le dossier lui avait antérieurement été présenté par le Ministre Mbarga Mboa en 2005, et qu’il avait donné son accord de principe depuis lors, il souhaitait s’assurer que cette fois-ci, les choses se feraient de la meilleure des manières.

« Les adversaires du Cameroun avaient des dossiers solides. Mais le nôtre était encore plus solide, parce qu’il était, dès le départ, bien encadré, notamment par le chef de l’Etat lui-même », a confié le ministre des Sports à Cameroon Tribune ce mercredi. Le président, Paul Biya aurait donné des instructions claires et fermes au Premier ministre, Philémon Yang, visant à mettre sur pied une réelle opération de charme, longtemps, avant de lancer la construction des projets d’infrastructures. Et c’est pratiquement tout le gouvernement camerounais qui s’y est mis.

Un deal Biya – Blatter – Hayatou ?

« Le Premier ministre, sur le plan opérationnel, a mis en place un comité interministériel, en relation avec la Fécafoot et les autres acteurs sur le terrain. C’est-à-dire les gouverneurs, les délégués au gouvernement auprès des Communautés urbaines des villes supposées abriter la compétition », ajoute-t-il. Et encore, « (…) nous avons suivi à la lettre les instructions, avec tous les ministères en charge des secteurs définis par le cahier de charges de la Caf ».

Ce n’est pas tout. Il y aurait également eu des négociations au sommet, d’abord entre Paul Biya et Issa Hayatou, le président de la Caf qui a été fait Commandeur de l’ordre de la valeur par le chef de l’Etat camerounais le 9 avril 2013, puis avec Sepp Blatter, président de la Fifa, reçu en audience à Etoudi à l’occasion de l’inauguration du Centre d’excellence de la Caf de Mbankomo. Même si, techniquement ce dernier ne vote pas, l’on sait tout de même que son avis compte auprès de son homologue de la Caf. Muni de ces atours, l’on se demande comment est-ce que le Cameroun aurait-il pu perdre.

Arthur Wandji

 

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