CMR -CIV: « ce que » Gervinho et Yaya Touré se sont dits après la défaite 4-1

24 septembre 2014

CMR -CIV: « ce que » Gervinho et Yaya Touré se sont dits après la défaite 4-1

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Dans ma peau de reporter de sports, c’est clair, chaque jour, quand je me lève de mon lit, mon plus grand souhait est de décrocher une information exclusive. Un « scoop » quoi! Le genre d’information que tous les médias sont obligés de reprendre en te citant comme source. Genre Rfi.fr, Lemonde.fr, Lefigaro.fr, Rmcsport, Starafrica.com etc. Vous voulez quoi? C’est toujours un immense honneur de savoir qu’on est lu à travers le monde. Qui ne pourrait pas aimer ça? Pas moi en tout cas… Bref, me voici au stade Omnisports Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, ce mercredi 10 septembre 2014. Les Éléphants de Côte d’Ivoire viennent de se prendre une raclée. Yaya Touré et ses coéquipiers se sont faits marchés dessus par les Lions Indomptables du Cameroun (1-4) à l’occasion de la deuxième journée des éliminatoires de la Can 2015 dans le groupe D. Le stade est en ébullition. Le Lion a dévoré l’Éléphant. Les journalistes accourent de partout pour arracher quelques mots aux Camerounais victorieux. Sur le banc de touche ivoirien, Gervinho et Yaya Touré sont assis côtes à côtes. ET BAM! Me voilà derrière eux. J’écoute leur conversation.

Gervinho : on est cuit.L’entraîneur nous a tiré les oreilles parce qu’on a gagné la Sierra Leone 2-1. Et maintenant qu’on s’est fait laminés, qu’est-ce qu’il va nous arriver?

Yaya T. : ne m’en parle pas mon frère. Je n’ai pas envie d’imaginer la scène.

Gervinho : qu’est-ce que ces joueurs Camerounais ont mangé pour être aussi forts ?

Yaya T. : pourtant c’est des enfants. Moi-même je ne comprend pas. Nous sommes quand même la Côte d’Ivoire. Ou bien ?

Gervinho : en tout cas on les attend à domicile. Moi, j’espère seulement que les X Maleya ne vont pas chanter contre nous, de la même façon que les Magic System l’avaient fait contre eux hein!

Yaya T. : imagine la honte qu’on aura au pays…

Gervinho : en plus, rien ne nous rassure que le coach ne va pas décider de rappeler Didier Drogba.

Yaya T. : pardon ne prononce pas le nom là à côté de moi. Je tremble en y pensant.

Gervinho : ton brassard est en danger capi.

Yaya T. : Gervais arrête de me faire peur didonc. Allez, rentrons dans les vestiaires…

Je venais de piocher mon « trésor ». L’info de la semaine. De quoi faire la Une de mon journal le lendemain. Sans attendre la conférence de presse d’après-match, j’ai filé à la Rédaction. J’ai rédigé mon article : Ce que Yaya Touré et Gervinho se sont dits après la défaite. Derrière mon ordinateur portable, j’imaginais déjà le « buzz » que cet article allait me produire. Quand soudain, « grinng grinng », ça sonne. Moi, qui étais éveillé, j’ouvre les yeux. Coup de tonnerre! C’est mon réveil qui sonne… et moi, je suis dans mon lit, fatigué, les yeux à moitié fermés. « Que se passe-t-il ? », me demandais-je. « Tu a oublié qu’avant de dormir tu m’as demandé d’activer le réveil ? », lance Alex, mon petit-frère, après avoir remarqué mon étonnement.

Donc je dormais ? Punaise! Et mon exclusivité alors ? Ce n’était qu’un rêve ! Misère. Toute cette énergie gâchée à écouter Yaya Touré et Gervinho dans un rêve, au lieu de me pavaner en maillot de bain à la piscine de l’hôtel Hilton avec ma petite amie. Devinez ce que j’ai fait ce jour-là : je ne suis pas aller au boulot. Puisque moi j’ai rêver d’une « exclu » de Yaya Touré et Gervinho, mon employeur n’avait qu’à rêver de ma présence à la rédaction. Est-ce qu’il est interdit de rêver alors ?

Arthur Wandji

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